La flambée des prix à la consommation mène à des transformations dans les habitudes d'achat des consommateurs dans les supermarchés, notamment en matière de produits frais. La tendance "préoccupe terriblement" Dominique Schelcher, patron de Système U.
Un étal de fruits et légumes (illustration) ( AFP / GEORGES GOBET )
"Le comportement des Français a changé". A l'antenne de franceinfo , le directeur général de Système U a évoqué mardi 22 novembre les constats dressés dans les supermarchés du groupe, témoins privilégiés des changements de consommation dus à l'inflation galopante. Celle-ci devrait s'établir à +12% sur un an d'ci la fin de l'année, pour les produits alimentaires . L’indice des prix à la consommation progresserait lui de 6,6 %, selon les données relayées par l'Insee.
Dirigeant du 4e distributeur français, Dominique Schelcher constate deux façons de s'adapter : "acheter différemment ou acheter moins". "Les deux phénomènes se produisent actuellement", note t-il.
"Ca nous préoccupe terriblement"
"Les gens vont à l'essentiel". Tout ce qui relève des achats "plaisir" est "mis de côté", résume t-il, avec à la clé "moins de textile, d'électroménager, de vaiselle", indique t-il, avant de s'alarmer d'une tendance de fond sur les produits frais.
"Dans l'alimentaire, la tendance est qu'on achète moins de produits frais traditionnels, boucherie, charcuterie, fromagerie, poissonnerie. Ca nous préoccupe terriblement. Les gens en achètent moins mais en achètent de meilleure qualité", a t-il affirmé, rappelant par ailleurs des volumes de ventes en diminution. "Acheter des fruits et légumes, c'est extrêmement important!", s'alarme t-il.
"Les volumes sont sensiblement en baisse, ça veut bien dire que les gens achètent moins", ajoute t-il, indiquant que les 16% de Français les plus exposés ont consommé 4% de moins en octobre, et la tendance s'accentue actuellement.
Évolution du prix d'une sélection de produits en octobre 2022 par rapport à octobre 2021, selon les données de l'Insee ( AFP / )
Le 8 novembre dernier, le président du comité stratégique E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, avait lui estimé mardi matin que la France se dirigeait "vers un tsunami" d'inflation en 2023, étant donné les hausses tarifaires demandées par les agro-industriels. "Ce qui compte plutôt que de faire peur aux Français est de travailler à réduire l'impact de l'inflation", lui répond son concurrent Dominique Schelcher, qui "ne parle pas de tsunami mais d'inflation durable" dont "on n'avait plus l'habitude".
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